Les drones ukrainiens créent le chaos dans les aéroports russes

Depuis le début de l’année 2025, 489 restrictions ont été imposées au trafic aérien russe dans 43 aéroports, que ce soit des retards ou des annulations de vols.

Et pendant le seul mois de juillet, il ne s’est presque pas passé un jour sans qu’au moins un aéroport ne doive suspendre son trafic.

La stratégie ukrainienne de perturbation de l’espace aérien russe porte ses fruits.

Et elle pourrait encore être amplifiée par le lancement d’une cyber attaque contre la compagnie nationale aeroflot, qui a perturbé le trafic et provoqué des dommages pouvant s’élever à 50 millions de dollars.

Bonjour à tous c’est Sébastien, bienvenue dans cette nouvelle vidéo où l’on observe les effets de cette stratégie ukrainienne que j’avais déjà mis en perspective dans une vidéo début mai.

Ce que je relevais, c’est que l’Ukraine est en difficulté sur le front et que ses campagnes de frappes dans la profondeur sur des infrastructures militaires, énergétiques ou industrielles n’avaient pas réussi à contrecarrer l’effort de guerre russe.

Et trois mois après c’est toujours le cas, parce qu’on peut frapper autant de raffineries et d’usines que l’on veut, mais l’immensité de la Russie fait que c’est très compliqué de vraiment gripper les circuits industriels et énergétiques.

Mais la perturbation de l’espace aérien, ça, ça a des effets très concrets puisque ça touche directement la partie occidentale de la Russie où vivent les trois quarts des Russes, si ce n’est plus.

et ça a potentiellement un impact psychologique très important.

Comme je l’ai dit, on parle de 489 restrictions imposées sur le trafic aérien depuis le debut de l’année.

Et quasiment tous les jours pendant le mois de juillet, au moins un aéroport a du fermer, au moins temporairement.

L’impact, il est clair. Pour les compagnies aériennes, ce sont des pertes sèches, d’autant plus qu’elles ne sont plus couvertes par des compagnies d’assurance internationales comme c’était le cas avant 2022, à cause des sanctions.

Pour les aéroports, pareil.

Pour les dizaines de millions de Russes qui habitent Moscou, Saint Petersbourg et les autres grandes villes de l’ouest de la Russie, c’est aussi un coût économique, que l’on souhaite prendre l’avion pour le travail ou pour les vacances.

C’est aussi la matérialisation de la guerre pour des populations qui ont soit décidé sciemment de faire abstraction de l’invasion que leur pays mène en Ukraine,

soit ont été protégés des réalités de la guerre par le Kremlin, au niveau informationnel, économique ou au niveau de la mobilisation militaire.

et là, ils se retrouvent confrontés aux dommages collatéraux de l’invasion de l’Ukraine.

Pour cette dernière, c’est une stratégie consciente et assumée. les unités de drones de longue portée prévoient leurs itinéraires pour que des drones qui visent des cibles diverses passent dans un rayon suffisamment étroit pour que les aéroports se mettent en état d’urgence.

et comme je le disais dans ma vidéo précédente, il n’y a pas besoin d’une centaines de drones pour ça, il en faut juste un ou quelques uns qui tournent autour des aéroports pour que les contrôleurs aériens arrêtent par mesure de précaution.

Ces problèmes, ils affectent directement l’élite, donc pas seulement les vols commerciaux mais les jets privés.

Le 28 juillet, c’est l’avion de Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, qui s’est retrouvé cloué au sol pendant des heures alors qu’il voulait se rendre à Saint Petersbourg.

Le même jour, les autorités ont du annuler la parade des forces maritimes de la fédération de Russie qui était prévu le lendemain.

donc même à Saint Petersbourg, très au nord, la guerre se fait sentir

et elle perturbe la vie publique.

Pour un pays comme la Russie, l’impact peut être désastreux sur le long terme, au niveau de l’organisation du pays, très centralisé autour de Moscou,

et des liens avec des régions très éloignées.

Pour l’instant, les autorités n’ont pris aucune décision vis-à-vis de la fermeture d’une partie de l’espace aérien ou du déplacement de certains vols vers d’autres régions

elles ont même rouvert l’aéroport de Gelendjik sur la côte de la mer noire, comme un acte de défiance par rapport à ces raids de drones.

Mais si les Ukrainiens parviennent à maintenir le rythme de leurs attaques, Moscou pourrait bien être contraint de prendre des mesures.

par souci économique mais aussi par souci de sécurité, sachant que le secteur du transport aérien de la Fédération, autrefois très prestigieux, va déjà très mal.

En 2024, on a eu 6 accidents mortels, en 2025, on a eu le premier il y a une semaine, qui a causé la mort de 48 personnes

là encore, l’impact des sanctions sur les pièces détachées,

Mais dans le cas qui nous occupe, si les autorités continuent de faire décoller et atterrir des vols commerciaux chargés de centaines de passagers, ceux-ci sont susceptibles de se faire taper par un drone

et si ça arrive, les Ukrainiens seront bien sûr tenus pour responsables d’une tragédie à grande échelle, à juste titre,

mais ce ne sera qu’une réaction de légitime défense face à l’invasion de leur pays menée par la Russie.


Dans cette affaire, les Ukrainiens n’ont rien à perdre. Et on dirait bien qu’ils ont l’intention de redoubler leurs efforts.

Ces derniers jours, une cyber attaque massive a touché la comapgnie nationale russe, Aeroflot, en touchant près de 7000 serveurs

59 vols à partir de Moscou ont été annulés lundi, et 53 ce mardi

selon la direction d’Aeroflot, les dommages pourraient s’élever à 50 millions de dollars

il faudrait jusqu’à 12 mois, jusqu’à un an, pour restaurer la totalité des serveurs.

Evidemment les Ukrainiens ne peuvent pas mener des cyberattaques de ce type tous les jours.

Mais en envoyant régulièrement des drones perturber le trafic aérien, il semble qu’ils aient trouvé une arme redoutable

pour nuire à l’économie russe et pour peser sur le moral de la population.

Même s’il est évidemment trop tôt pour en apprécier les conséquences: soit cela va pousser la population à réclamer la fin de la guerre, soit cela va au contraire consolider le soutien au Kremlin.

Soit, et c’est aussi possible, cela ne va avoir aucun impact visible sur le conflit.

On verra ça. Pour l’heure, merci!

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