La Russie tenue en échec à Soumy
Début juin, Vladimir Poutine ordonnait explicitement à ses troupes d’ouvrir un nouveau front dans l’oblast ukrainien de Soumy, dans le nord de l’Ukraine.
L’idée était de créer une zone tampon et d’empêcher les Ukrainiens de retenter une incursion dans la région russe de Koursk.
Mais près de deux mois après, force est de constater que les Russes ne sont pas allés très loin, et qu’ils sont même sur le recul.
Bonjour à tous, c’est Sébastien, bienvenue dans cette nouvelle vidéo où l’on constate des mouvements très très localisés, qui ne bouleversent en rien les équilibres autour de la ligne de front de 1200 kilomètres de long.
mais qui nous donnent des indications sur ce qu’il se passe sur le terrain.
Pendant que j’enregistre, je vois que Donald Trump vient tout juste de répéter qu’il était très déçu par Vladimir Poutine et qu’il allait raccourcir la période de 50 jours qu’il lui a donné de 10-12 jours.
mais bon, ça, si vous suivez cette chaîne, vous savez ce que j’en penses, c’est vraiment du pipeau pour gagner du temps et faire croire à sa base républicaine et peut-être aux Européens qu’il va faire quelque chose.
Parce que, que les 50 jours deviennent 40 jours ou soient prolongés à 60 jours, ça fait aujourd’hui 189 jours que Donald Trump est revenu au pouvoir et qu’il a certes autorisé des ventes d’armes pour aider l’Ukraine
mais qu’il n’a rien fait ou presque pour contraindre la Russie.
Donc d’ici à ce que ses logorrhées aient la moindre incidence sur la réalité du conflit, on peut attendre et on reste dépendants des évolutions du terrain.
En l’occurrence, c’est la confirmation que le village de Kindrativka, donc au sud de la frontière russe et au nord de la capitale régionale Soumy, a été entièrement repris par les forces ukrainiennes ces derniers jours
Les militaires l’ont annoncé hier 27 juillet, le groupe de cartographie Deepstate l’avait annoncé dès le 25 juillet
Kindrativka est le second village de la zone d’environ 450 kilomètres carré tenue par les Russes que les Ukrainiens reprennent.
évidemment, les rapports de pertes sont contradictoires d’un côté comme de l’autre.
Mais en soi, ça montre au moins trois choses:
les Ukrainiens conservent des capacités offensives, même si elles sont extrêmement localisées et limitées,
on parle d’une petite offensive qui n’arrive pas à repousser les Russes de l’autre côté de la frontière
mais deuxièmement, tout recul des Russes, aussi limité soit-il, a un impact sur la sécurité des populations locales de la région de Soumy
puisque chaque kilomètre occupé est un kilomètre de plus de portée d’action de drones FPV et potentiellement d’instruments de guerre électronique ou d’artillerie conventionnelle.
Ces dernières semaines, on n’arrête pas de voir les effets de cette exposition.
hier 27 juillet on a eu trois morts dans un bus qui évacuait des civils près de ce village ici: le bus a été touché par un drone.
Le jour d’avant, le 26 juillet, c’est un autre drone qui a percuté le bâtiment de l’administration régionale en plein centre de SOumy.
donc chaque kilomètre gagné est un peu de répit en plus pour les populations civiles de la région et les dispositifs de défense à l’arrière.
Troisièmement, c’est aussi un pied de nez aux instructions données par Vladimir Poutine, on voit que deux mois plus tard, sa zone tampon peine à se matérialiser
et ça montre encore une fois que les russes, certes à l’initiative à Soumy et ailleurs, ont des capacités tout aussi limitées que les Ukrainiens.
Ils ont un avantage numérique et industriel, c’est sûr alors que les Ukrainiens ont beaucoup de problèmes de recrutement, d’organisation, d’approvisionnement, de stratégie, et qu’en l’occurrence ils ne font que se battre pour reprendre du territoire qu’ils ont perdu.
Mais dans le contexte d’une guerre d’attrition, les Russes ont avant tout un tout petit peu plus de ressources que les Ukrainiens, c’est d’abord et avant tout ça
c’est vraiment l’image du champion de boxe qui va rester debout 2 secondes de plus que son challenger, à tendance constante, c’est vraiment ça qui va déterminer l’issue de cette guerre, si elle trouve une issue sur le champ de bataille.
et il en faudra beaucoup pour changer ces dynamiques qui sont à l’oeuvre depuis deux ans, depuis l’échec de la contre-offensive ukrainienne.
en tous les cas, ici, si ça peut réduire la portée de nuisance d’un drone sur un bus évacuant des civils, c’est déjà ça de pris.
Merci