
Expertise
L’actualité en Ukraine et dans les pays alentours ne manque pas de nous étonner et de nous fasciner, et ce bien avant le 24 février 2022. Les premiers articles sur ce blog datent de 2009. Le fil se densifie à partir de 2011 et mon installation en Ukraine en tant que correspondant de presse, puis mon rôle de chef du service international de La Libre Belgique a Bruxelles, de 2022 à 2023. Mes contributions se déclinent en reportages, billets d’actualité, analyses et commentaires livrés à différents médias.
La Pologne abat des drones russes: l'escalade?
458 de drones et missiles russes lancés sur l’Ukraine pendant la nuit du 9 au 10 septembre, au moins une personne morte dans l’oblast de Jytomyr dans tout le pays, y compris à Lviv où j’ai passé la nuit, des sirènes, des explosions, des tirs de DCA constants. mais cette nouvelle attaque russe contre l’Ukraine n’est pas ce qui fait les gros titres ce matin ce qui crée l’évènement, plus que ces bombardements russes auxquels on s’est habitué, c’est le fait que la Pologne a abattu au moins 8 drones probablement russes qui avaient pénétré sur son territoire et c’est la première fois qu’un pays de l’Otan abat des projectiles russes sur son territoire
La France n’a pas besoin des USA pour protéger le ciel ukrainien
La coalition des volontaires manquerait-elle de volonté? Les propositions européennes de déploiement d'une force de réassurance ou de garanties de sécurité pour l'Ukraine laissent songeurs. Non seulement, les Européens n'envisagent leur déploiement qu'après l'imposition d'un cessez-le-feu qui reste très hypothétique, mais en plus ils conditionnent leur action au bon vouloir de Donald Trump.
50 000 désertions?
De février 2022 à juillet 2025, près de 203.000 poursuites criminelles ont été ouvertes en Ukraine pour des cas de militaires abandonnant leurs positions sans autorisation
Plus de 50.000 procédures supplémentaires ont visé des cas de désertion.
Ce sont des chiffres officiels publiés par le Bureau du procureur général d’Ukraine, et qui donnent une idée de l’ampleur du phénomène
à un moment où l’armée ukrainienne souffre cruellement d’un manque d’hommes pour tenir les 1400 kilomètres de front.
Alors, parlons-en.
Des contre-offensives politiques?
On a beaucoup de nouvelles venant des fronts de la guerre russe en Ukraine ces dernières 48 heures,
et qui vont dans les deux sens: les Russes qui avancent dans plusieurs zones, et les Ukrainiens qui mènent des contre-offensives localisées.
On observe tout ça avec attention évidemment, mais avec une question sur les différences entre ces deux mouvements
parce que, du côté russe, le grignotage se poursuit, et on connaît bien les ressorts de la stratégie russe: des tactiques à la limite du kamikaze, beaucoup de pertes, mais beaucoup de réserves qui permet d’aller de l’avant.
par contre, chaque petit succès ukrainien est limité par l’absence de ressources humaines, et l’absence de moyens en général.
La question donc, c’est de savoir à quoi riment ces contre-offensives, et si elles ne sont pas plutôt politiques par nature?
Quelles garanties de sécurité?
On est toujours dans le flou quant aux prochaines étapes de la séquence diplomatique initiée par l’administration Trump pour mettre un terme à la guerre russe en Ukraine
en premier lieu, on ne sait toujours pas si la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump aura bien lieu, on n’a toujours aucune confirmation de la partie russe.
Mais d’ores et déjà, on sent que les équipes en Ukraine, dans les chancelleries européennes et à Washington s’activent pour définir des garanties de sécurité pour l’Ukraine
Alors, explorons ça ensemble.
Les Européens font du surplace
Volodymyr Zelensky ne portait pas de costume cravate hier lors de sa visite à la maison blanche,
pourtant il n’y a pas eu d’esclandre dans le bureau ovale, et la question de l’hbit du président ukrainien a même fait l’objet d’une plaisanterie qui a fait beaucoup rire Donald Trump.
De manière générale, la tonalité de la journée à la maison blanche était très positive, enjouée même, et teintée d’espoir d’une série d’avancées pour mettre fin à la guerre russe contre l’Ukraine.
Mais les questions sont quand même nombreuses, notamment de savoir si les Européens ne font pas du sur place, à tenter de rétablir une entente transatlantique qui existait il y a encore sept mois de ça
et s’ils ne pourraient pas faire plus, plutôt que d’attendre, comme hier soir, que Donald Trump soit de bonne humeur.
Le sort des enfants kidnappés dans les négociations
On suit pratiquement minute par minute la nouvelle séquence diplomatique initiée par Donald Trump
et qui pourrait ou pas déboucher sur une cessation de la guerre d’invasion russe contre l’Ukraine.
Mais au-delà des questions strictement militaires et territoriales, qui sont au coeur des tractations actuelles,
il y a beaucoup d’autres sujets qui figurent sur la liste de ce que les Russes appellent les raisons profondes de la guerre:
Vladimir Poutine a bien parlé de la langue et de l’Eglise à Donald Trump
Mais il a oublié un sujet crucial pour les Ukrainiens: les enfants ukrainiens kidnappés par la Russie
Un sommet pour rien?
Une semaine de battage médiatique à travers le monde,
des dizaines de déclarations dans tous les sens, un accueil royal en Alaska,
tout ça pour seulement quelques photos et une conférence de presse sans aucune avancée majeure sur le règlement de la guerre russe contre l’Ukraine…
le sommet Trump-Poutine en Alaska aurait pu durer plus de six heures, on nous avait averti: il s’est achevé au bout de 2,5 heures
Donald Trump et Vladimir Poutine sont déjà sur le chemin du retour.
Et si on n’a pas eu d’avancées sur le dossier ukrainien, en tout cas pas d’annonces,
Vladimir Poutine a bel et bien engrangé une victoire diplomatique de plus
dans Air Force one il y a quelques minutes, Donald Trump a balayé la perspective de nouvelles sanctions.
Percée russe sur Dobropilliya
Une percée d’une quinzaine, d’une vingtaine de kilomètres, peut-être plus, qui sème le chaos dans les lignes ukrainiennes
et menace l’entièreté du dispositif de défense de la région de Donetsk, même de la nouvelle ligne de défense sur les pourtours de la région.
Les forces russes ont réalisé une percée remarquable et particulièrement dangereuse
qui intervient à un moment de grande faiblesse pour les Ukrainiens mais aussi à un moment de grande tension diplomatique, avec les déclarations contradictoires de Donald Trump et le sommet en Alaska qui se profile pour vendredi.
La Croix: “Chaque jour qui passe, nous avons moins d’hommes, de ressources, de territoire”
À la tête d’une des principales organisations de soutien à l’armée en Ukraine, Taras Chmout est l’une des voix les plus respectées du pays, et un fin connaisseur des problématiques de défense. Son constat lucide de la situation militaire en alarme plus d’un.
Will Europe's semiconductor industry keep lagging behind
The European Union faces a stark and unavoidable truth: its security and strategic autonomy can no longer depend solely on allies across the Atlantic. Faced with an increasingly transactional United States, a resurgent and aggressive Russia, and China’s push for technological dominance, the EU must reckon with a simple reality—true sovereignty begins with the capacity to defend itself.
La Russie tenue en échec à Soumy
Début juin, Vladimir Poutine ordonnait explicitement à ses troupes d’ouvrir un nouveau front dans l’oblast ukrainien de Soumy, dans le nord de l’Ukraine.
L’idée était de créer une zone tampon et d’empêcher les Ukrainiens de retenter une incursion dans la région russe de Koursk.
Mais près de deux mois après, force est de constater que les Russes ne sont pas allés très loin, et qu’ils sont même sur le recul.
Pokrovsk bientôt encerclée?
Alors que le mois de juillet est bien entamé, on peine à voir les effets de l’effort offensif estival des Russes
si on regarde une carte à l’échelle de l’Ukraine.
Mais sur le terrain, les forces de Moscou continuent à grignoter, petit à petit,
et le mouvement le plus remarquable ces derniers jours, c’est la reprise d’une manoeuvre de contournement de Pokrovsk depuis le nord-est.
Alors on se pose la question, est-ce que l’on est en train de voir une évolution dans le statut de cette forteresse ukrainienne, que les Russes assiègent depuis plus de huit mois?
Envoi d’armes américaines: aléa d’un abandon programmé
Les Etats-Unis vont envoyer plus d’armes défensives à l’Ukraine
Donald Trump estime qu’il doit le faire, malgré l’interruption des livraisons décidée par son administration la semaine dernière
parce que l’Ukraine se fait bombarder très fortement ces jours-ci.
Donald Trump s’attend sans doute à ce que l’on reconnaisse là sa valeur de grand défenseur de l’humanité, alors que son ami Bejamin Netanyahou vient de le proposer pour le prix Nobel de la paix
Mais que l’on ne s’y trompe pas: le nombre de missiles Patriot débloqué aujourd’hui est bien moindre que celui des livraisons suspendues il y a une semaine.
La Croix: De cent à mille euros pour poser une bombe: en Ukraine, les ados saboteurs du FSB
Depuis un an, les services secrets russes accentuent une campagne de recrutement en ligne de saboteurs et d’assassins au sein même de la population ukrainienne. Un quart d’entre eux sont des mineurs, attirés par la promesse d’un gain financier facile. Sans toujours savoir que leurs actions servent la Russie.
Kostiantynivka bientôt russe?
Dans le Donbass, les villes de Kostyantinivka et de Droujkivka seront-elles encore sous contrôle ukrainien d’ici la fin de l’été?
C’est la question qui est sur beaucoup de lèvres ici en Ukraine alors que les opérations de grignotage russe continuent au sud-est
et que l’armée ukrainienne accuse un certain nombre de problèmes qu’elle peine décidément à dénouer.
Les Russes sont-ils entrés à Dnipropetrovsk?
Les forces russes sont-elles entrées dans l’oblast de Dnipropetrovsk?
Moscou dit oui, Kyiv dit non
et en fait, personne n’a l’air de vraiment savoir.
Mais l’affrontement politique autour de cet effet d’annonce en dit long sur l’importance symbolique de l’avancée russe dans cette huitième région ukrainienne.
La riposte russe à l’opération ukrainienne?
407 drones et 44 missiles russes envoyés sur l’Ukraine pendant la nuit,
4 morts dont trois pompiers, plus de 80 blessés et un certain nombre de dégâts matériels, dont des pannes de courant prolongées dans de nombreuses régions du pays
selon le ministre russe de la défense, ce raid était la réponse directe à l’opération Toile d’araignées du 1er juin, et d’ailleurs il s’en est félicité, assurant que toutes les cibles désignées avaient été touchées.
Le ministère russe de la défense confirme ainsi la nature de sa riposte: toucher des cibles civiles pour répondre à une attaque sur des cibles militaires
et le tout avec la bénédiction apparente de Donald Trump, qui commente cette guerre avec des propos contradictoires et surtout de plus en plus distants.
Les Russes à 20kms de Soumy
Les Russes ne sont plus qu’à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy, une des capitales régionales des oblasts d’Ukraine
ce qui met l’agglomération à portée de tir de drones FPV
ça peut préparer un siège de la ville, même si c’est un gros morceau vu qu’elle comptait plus de 250.000 habitants avant l’invasion
en tous les cas, cela marque le lancement d’opérations militaires d’envergure sur le territoire d’une septième région, et ça complique fortement le dispositif défensif ukrainien.
Journée noire pour l’aviation russe
Plus de 40 appareils, c’est environ 34% de la flotte de bombardiers stratégiques russes qui est partie en fumée aujourd’hui
selon les services de sécurité ukrainiens, le SBU, qui a monté l’opération.
Cela représenterait une perte sèche de 7 milliards de dollars
et ça marque une opération de sabotage à très grande échelle qui entrera sans aucun doute dans les annales.