Expertise
L’actualité en Ukraine et dans les pays alentours ne manque pas de nous étonner et de nous fasciner, et ce bien avant le 24 février 2022. Les premiers articles sur ce blog datent de 2009. Le fil se densifie à partir de 2011 et mon installation en Ukraine en tant que correspondant de presse, puis mon rôle de chef du service international de La Libre Belgique a Bruxelles, de 2022 à 2023. Mes contributions se déclinent en reportages, billets d’actualité, analyses et commentaires livrés à différents médias.
Sanctions US & UE: une avalanche de nouvelles qui changent la donne pour l'Ukraine et la Russie?
Avec Donald Trump, on est habitués à n’être habitués à rien
et là-dessus, il nous déçoit rarement, encore cette fois-ci en décidant de ses premières sanctions contre la Russie depuis qu’il est revenu à la Maison blanche le 20 janvier.
C’est majeur, mais ça n’est pas tout, alors faisons un rapide tour d’horizon.
Les Russes à Pokrovsk, Koupiansk et Vovchansk
Après des mois d’infiltration par des petits groupes de reconnaissance ou d'assaut, les forces russes semblent bien ancrées dans les villes de Pokrovsk, Koupiansk et Vovchansk.
Trois villes qui ne sont pas encore tombées, et le contrôle de tel ou tel quartier est plus qu’aléatoire,
Mais en tout les cas ça montre que les Russes continuent d’avancent, continuent de grignoter.
La Croix: pilonné par la Russie, le pays replonge dans le noir avant l’arrivée de l’hiver
La campagne russe de frappes aériennes contre les infrastructures énergétiques en Ukraine a débuté plus tôt que les années précédentes : 50% des capacités de production de gaz naturel du pays ont été détruites dès début octobre. Ses effets désastreux annoncent un hiver difficile.
Après la guerre, Zelensky rejeté?
En temps de guerre, 60% des Ukrainiens font confiance à Volodymyr Zelensky en tant que Président
Mais après la fin de la guerre, ils ne seraient que 25% à souhaiter qu’il reste en politique, soit Président, soit à un poste à responsabilité.
C’est le résultat très intéressant d’un sondage qui vient de sortir.
La fausse question des Tomahawks
Dans un de ses échanges un peu blablatesque avec la presse, Donald Trump a évoqué la livraison des missiles Tomahawk à l’Ukraine, en semblant les considérer comme une arme magique qui amènerait à une sortie du conflit rapide.
Mais en fait, c’est un mythe, et je ne serai pas étonné que seul Donald Trump y croit.
Les Russes délaissent Pokrovsk et poussent vers Pokrovske et Zaporijjia
Plus d’un an après avoir atteint les faubourgs de Pokrovsk, l’armée russe n’a toujours pas pu conquérir cette ville qui comptait il y a encore peu de temps 60.000 habitants.
Cela n’empêche pas que pour les Ukrainiens, l’effort défensif est énorme.
Et la concentration de ressources pour sauver Pokrovsk et réduire le saillant russe entre Pokrovsk et Dobropillya a dégarni d’autres fronts.
Depuis quelques semaines, les Russes poussent leur avantage au sud de l’oblast de Donetsk, vers la profondeur des oblast de Zaporijia et Dnipropetrovsk.
C’est l’un des secteurs qu’il faut regarder de près, car c’est là qu’il y a du mouvement.
Oeil pour oeil, dent pour dent: l'Ukraine ET la Russie dans le noir?
On le suit de jour en jour depuis des semaines: les files d’attente aux pompes à essence en russie, les pénuries qui se multiplient, les prix qui augmentent.
La Russie subit des pénuries à hauteur de 20% de ses besoins, elles touchent 59 des 83 sujets de la Fédération.
Mais alors que les frappes ukrainiennes en Russie continuent de détériorer cette situation, les frappes russes en Ukraine ont causé la perte de plus de 50% des capacités de production de gaz
poussant l’Ukraine à négocier des importations d’urgence pour faire face à un hiver qui s’annonce, encore une fois, très difficile.
Chaos à Dobropillia
C’était le 11 août qu’apparaissait sur les cartes de la guerre en Ukraine une percée russe de plus de vingt kilomètres entre Pokrovsk et Dobropilliya
qui avait fait les gros titres et suscité énormément d’inquiétude sur un possible effondrement du front ukrainien dans ce secteur très localisé.
En plus d’un mois et demie, on a assisté à des dizaines de déclarations allant dans tous les sens, les uns parlant de la consolidation de la poche par les Russes, les autres parlant d’une reprise totale de contrôle du territoire par les Ukrainiens
En fait, un mois et demie après, on obtient une situation sans vainqueur ni vaincu, sans ligne de front, sans certitude, mais plutôt un chaos généralisé.
Une guerre sans fin?
On se moque beaucoup, et à raison, de Donald Trump, pour avoir promis de mettre fin à la guerre russe contre l’Ukraine en 24h, puis en 100 jours, puis en trois mois, et ainsi de suite,
mais aujourd’hui, force est de constater que l’Ukraine semble bien plus loin d’une éventuelle paix qu’à aucun moment des trois années et demie dernières.
Donald Trump ne le formule pas ainsi, mais même lui reconnaît qu’il a échoué,
et, éconduit par Vladimir Poutine comme une adolescente frustrée, il a clairement baissé les bras sur ce sujet.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, tout converge vers des scénarios d’une guerre longue, d’une guerre d’attrition qui s’éternisera dans le temps.
La Croix: après plus de trois ans de guerre, le train en souffrance
Depuis 2022, le rail remplit un rôle essentiel au bon fonctionnement de l’économie ukrainienne et à la mobilité de millions d’Ukrainiens. Mais sous les coups de boutoir de l’armée russe, les signes de faiblesse se multiplient.
Révolution dans le rail ukrainien
L’Ukraine vient de connaître une petite révolution dans le secteur du transport ferroviaire.
Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, une ligne de chemin de fer à écartement européen, et non russe ou soviétique, a été inaugurée entre les villes de Tchop et d’Oujgorod
ce qui permet dès aujourd’hui des voyages directs, sans changement d’écartement, depuis cette ville de Transcarpatie jusqu’à Bratislava, Budapest et Vienne.
Cette européanisation du réseau ferroviaire est très désirée en Ukraine, et cette inauguration n’en est que la première étape,
alors parlons-en.
La force des faibles
Comment fait-on face à une agression armée, quand on n’a ni la meilleure armée du monde, ni la puissance économique et politique, ni un État solide? C'est la question centrale du nouveau livre d'ANNA COLIN LEBEDEV. Pour la maîtresse de conférences en science politique à l'Université Paris Nanterre, c’est justement de ses faiblesses que l’Ukraine a su, le moment venu, tirer sa plus grande force. Son objectif, ce n’est pas de glorifier la résistance ukrainienne, mais de l’expliquer. Entretien.
Pourquoi Donald Trump ne peut pas avoir (cette année) son prix Nobel de la paix tant désiré?
On le sait, Donald Trump rêve d’obtenir le prix Nobel de la paix
c’est son obsession, comme une ultime manière de dépasser l’héritage de Barack Obama
qu’il menace déjà d’arrestation et d’emprisonnement à travers une vidéo créée par de l’intelligence artificielle
Et sur le principe, pourquoi pas? Tous les choix du comité de sélection n’ont pas été particulièrement intelligents ou justifiés, à commencer par celui d’Obama.
Mais sans résultats probants au Proche-orient ou en Ukraine, il est très peu probable qu’il l’obtienne.
et pour cette année, c’est tout simplement impossible.
Meurtre d’un député: qui était Andriy Paroubiy?
L’Ukraine est secouée aujourd’hui par l’assassinat en pleine rue d’Andriy Paroubiy, un député et ancien président de la Verkhovna Rada, le Parlement
Un meurtrier déguisé en livreur à domicile lui a tiré dessus huit fois à bout portant ce matin
le tireur a pris la fuite et au moment où j’enregistre il n’est pas encore identifié.
Andriy Paroubiy n’était plus un homme politique de premier plan mais il restait une figure influente, associée au nationalisme de la consturction de l’Ukraine indépendante
50 000 désertions?
De février 2022 à juillet 2025, près de 203.000 poursuites criminelles ont été ouvertes en Ukraine pour des cas de militaires abandonnant leurs positions sans autorisation
Plus de 50.000 procédures supplémentaires ont visé des cas de désertion.
Ce sont des chiffres officiels publiés par le Bureau du procureur général d’Ukraine, et qui donnent une idée de l’ampleur du phénomène
à un moment où l’armée ukrainienne souffre cruellement d’un manque d’hommes pour tenir les 1400 kilomètres de front.
Alors, parlons-en.
La Croix: “Ici, c’est l’Ukraine”-à Sloviansk, dans le Donbass, la vie continue malgré l’avancée russe
Dans le Donbass, à une quarantaine de kilomètres de la ligne de front, Sloviansk vit dans l’anxiété des bombardements. Base arrière de l’armée ukrainienne dans la région de Donetsk, la ville est au cœur des exigences territoriales formulées par la Russie.
Des contre-offensives politiques?
On a beaucoup de nouvelles venant des fronts de la guerre russe en Ukraine ces dernières 48 heures,
et qui vont dans les deux sens: les Russes qui avancent dans plusieurs zones, et les Ukrainiens qui mènent des contre-offensives localisées.
On observe tout ça avec attention évidemment, mais avec une question sur les différences entre ces deux mouvements
parce que, du côté russe, le grignotage se poursuit, et on connaît bien les ressorts de la stratégie russe: des tactiques à la limite du kamikaze, beaucoup de pertes, mais beaucoup de réserves qui permet d’aller de l’avant.
par contre, chaque petit succès ukrainien est limité par l’absence de ressources humaines, et l’absence de moyens en général.
La question donc, c’est de savoir à quoi riment ces contre-offensives, et si elles ne sont pas plutôt politiques par nature?
Quelles garanties de sécurité?
On est toujours dans le flou quant aux prochaines étapes de la séquence diplomatique initiée par l’administration Trump pour mettre un terme à la guerre russe en Ukraine
en premier lieu, on ne sait toujours pas si la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump aura bien lieu, on n’a toujours aucune confirmation de la partie russe.
Mais d’ores et déjà, on sent que les équipes en Ukraine, dans les chancelleries européennes et à Washington s’activent pour définir des garanties de sécurité pour l’Ukraine
Alors, explorons ça ensemble.
Les Européens font du surplace
Volodymyr Zelensky ne portait pas de costume cravate hier lors de sa visite à la maison blanche,
pourtant il n’y a pas eu d’esclandre dans le bureau ovale, et la question de l’hbit du président ukrainien a même fait l’objet d’une plaisanterie qui a fait beaucoup rire Donald Trump.
De manière générale, la tonalité de la journée à la maison blanche était très positive, enjouée même, et teintée d’espoir d’une série d’avancées pour mettre fin à la guerre russe contre l’Ukraine.
Mais les questions sont quand même nombreuses, notamment de savoir si les Européens ne font pas du sur place, à tenter de rétablir une entente transatlantique qui existait il y a encore sept mois de ça
et s’ils ne pourraient pas faire plus, plutôt que d’attendre, comme hier soir, que Donald Trump soit de bonne humeur.
Le sort des enfants kidnappés dans les négociations
On suit pratiquement minute par minute la nouvelle séquence diplomatique initiée par Donald Trump
et qui pourrait ou pas déboucher sur une cessation de la guerre d’invasion russe contre l’Ukraine.
Mais au-delà des questions strictement militaires et territoriales, qui sont au coeur des tractations actuelles,
il y a beaucoup d’autres sujets qui figurent sur la liste de ce que les Russes appellent les raisons profondes de la guerre:
Vladimir Poutine a bien parlé de la langue et de l’Eglise à Donald Trump
Mais il a oublié un sujet crucial pour les Ukrainiens: les enfants ukrainiens kidnappés par la Russie