273 drones russes envoyés sur l’Ukraine pendant la nuit

88 ont été interceptés, 128 ont disparu des radars, et le reste a atteint des cibles diverses dans le pays.

A Kiev, on déplore un mort et 3 blessés suite à l’attaque.

L’attaque intervient deux jours après le fameux cirque des pourparlers en Turquie et un jour avant que Donald Trump ne s’entretienne encore avec Vladimir Poutine.

Mais surtout, l’attaque établit un nouveau record du nombre de drones, là c’était 273 en même temps, le précédent record c’était 267 drones en février.

Et ça s’inscrit dans un mouvement d’amélioration des drones iraniens, les Shaheds, qui sont de plus en plus performants.

On avait annoncé encore une fois cette journée à Istanbul comme cruciale,

et il était clair que Vladimir Poutine ne viendrait pas à Istanbul pour s’asseoir avec Volodymyr Zelensky,

mais rien ne nous préparait je pense à ce que ce soit du grand n’importe quoi à ce niveau

et je sais qu’en disant ça, ça fait analyse de bas étage,

mais cette journée était absolument ubuesque et absurde.

Et à mon sens c’est très symbolique, car c’est la fin de la séquence trumpienne, je crois qu’on assiste aux derniers moments de cette implication directe des Américains

on voit que Donald Trump ne veut plus avoir d’opinion sur la question, on arrive à la fin

et donc ça ne peut être que ubuesque et absurde, comme il nous a habitué.

Dans l’est de l’Ukraine, comme ailleurs sur les lignes de front, les combats ne se sont pas arrêtés entre le 8 et le 11 mai,

malgré le cessez-le-feu unilatéral décidé par Vladimir Poutine.

Et entre Pokrovsk et Kostyantinivka, les Russes ont continué à exploiter une percée le long d’une route stratégique

qui leur donne un avantage considérable et qui nous donne une idée des opérations à venir pendant la saison chaude et sèche.

Cessez-le-feu le 12 mai, négociations le 15 mai…

Proposition européenne, contre-proposition russe, volatilité trumpienne

la séquence diplomatique est intense et il est difficile de tout démêler, et tout change très vite donc les infos sont vite périmées,

mais je veux enregistrer cette vidéo pour mettre en perspective trois grandes lignes de fond qui se dégagent de cette séquence:

d’une part, Donald Trump est complètement perdu, vraiment en désarroi après après vu les troupes chinoises sur la place Rouge ce 9 mai

d’autre part, les Européens se réveillent et c’est vraiment inédit. Mais ils n’ont pas encore mis les moyens pour assurer la sécurité sur leur propre continent et ils viennent d’être minorés, humiliés par Donald Trump

et ça, c’est une considération qui s’étend directement à Volodymyr Zelensky

et troisièmement, le maître des horloges en ce moment, c’est Vladimir Poutine, littéralement d’ailleurs puisque c’est lui qui décide du non-cessez-le-feu ce 12 mai mais de négociations ce 15 mai,

c’est vraiment lui qui a la main.

Soit un cessez-le-feu de 30 jours ou plus à partir de lundi 12 mai, soit des nouvelles sanctions européennes

C’est une proposition que plusieurs dirigeants européens ont fait à Donald Trump lors d’une visite aujourd’hui à Kiev, donc de concert avec Volodymyr Zelensky,

et donc c’est une propositon qui prend la forme d’un ultimatum à Vladimir Poutine

Ce 9 mai, alors que tous les regards sont tournés vers la parade à Moscou et que le cessez-le-feu unilatéral de Vladimir Poutine a été violé des dizaines de fois le long des lignes de front en Ukraine,

le SBU, les services de sécurité ukrainiens ont annoncé avoir démantelé un réseau d’espionnage militaire hongrois dans la région de Transcarpatie.

La mission du réseau: collecter des informations sur les défenses militaires ukrainiennes et sonder la population locale sur la perspective d’une intervention hongroise.

selon le SBU, c’est inédit mais ça s’inscrit dans le cadre d’une situation très particulière en Transcarpatie, et d’une rivalité très marquée entre Viktor Orban et les gouvernements ukrainiens successifs.

Ces derniers jours, le trafic aérien a été fortement perturbé en Russie suite aux attaques de drones ukrainiens.

Hier 7 mai, plus de 60000 passagers ont été bloqués dans des aéroports russes et à l’étranger suite à l’annulation ou au retard de 350 vols dans le pays ou à destination de la Russie.

Pour un pays aussi vaste que la Russie, les conséquences pourraient être catastrophiques si les blocages en venaient à se répéter.

Les élections législatives du 28 septembre sont présentées comme “cruciales” pour l’avenir des réformes, de la lutte contre la corruption et plus globalement de l’intégration européenne de la Moldavie, dans un contexte géopolitique instable.

Néanmoins, ce sont les propres manquements du PAS, la majorité parlementaire de Maia Sandu, qui la décrédibilise auprès des électeurs.

Le 26 avril, Vladimir Poutine annonçait la reprise de l’intégralité du territoire de l’oblast de Koursk.

Pourtant, les combats n’ont jamais cessé, sur des bandes de terre le long des frontières de Koursk et de Belgorod,

mais en plus les Ukrainiens ont relancé une petite offensive avant hier et hier, précisément dans l’oblast de Koursk.

C’est petit, c’est localisé, mais ça s’accompagne de raids aériens dans la profondeur russe, Moscou compris,

et ça montre tout le bien que les Ukrainiens pensent du cessez-le-feu de trois jours de Vladimir Poutine.

En bref, Chisinau marche sur des oeufs.

Il se revendique comme un candidat MAGA, Make America Great Again, et il serait en passe de devenir président de Roumanie

Lors de l’élection présidentielle d’hier, 4 mai, George Simion a remporté 40% des voix

c’est un candidat clairement marqué à l’extrême-droite, eurosceptique, contre l’aide à l’Ukraine et très trumpiste

Au second tour, le 18 mai, la Roumanie pourrait rejoindre le bloc des Hongrois, Slovaques et Serbes où les illibéraux dominent le champ politique.

Le 3 mai, un drone maritime ukrainien Magura V5 a abattu 2 chasseurs russes Sukhoi-30 dans la mer noire aux alentours de Novorossisk

C’était une première dans l’histoire, et j’ai envie de dire c’est une nouvelle première dans l’histoire militaire, puisque ce conflit révolutionne l’art de la guerre.

En l’occurrence, les Sukhoi 30 coûtent environ 50 millions de dollars

alors que les Magura sont estimés à 250k pièce.

Pendant la nuit du 1er au 2 mai, les Ukrainiens ont lancé une attaque massive sur la péninsule de Crimée

le ministère russe de la défense parle de 89 drones abattus au dessus du sol, 23 au-dessus de la mer, et chaînes télégram à fois pro-russes et pro-ukrainiennes font état de nombreuses explosions à divers endroits de la péninsule, notamment des bases aériennes.

Il ne semble pas non plus qu’il y ait de gros dégâts en termes d’infrastructure,

mais cette attaque massive, donc plus d’une centaine de drones, montre que l’Ukraine n’a pas abandonné ses prétentions sur la péninsule annexée illégalement en 2014.

Et ça alors que le plan de paix proposé par l’administration américaine mentionnait la reconnaissance de jure de la péninsule.

Mais alors, dans ce moment diplomatique et militaire, il faut se poser la question: la Crimée, pour l’Ukraine, c’est quoi? Et si elle la récupérait, elle voudrait en faire quoi exactement?

parce que c’est loin d’être clair

L’Ukraine et les Etats-Unis ont signé un accord sur l’exploitation des ressources minérales pendant la nuit, donc le 1er mai au matin en Europe, le 30 avril dans l’après-midi aux Etats-Unis

Et de ce que l’on sait de cet accord, c’est une grande victoire pour l’Ukraine, comparé aux premières versions qui avaient été proposées par les Etats-Unis.

Et ce n’est pas tout: on apprend que l’administration Trump aurait autorisé des ventes d’armes à l’Ukraine pour une valeur de 50 millions de dollars

et qu’une majorité de sénateurs américains soutient l’imposition de nouvelles sanctions contre la Russie.

Ce qui fait que ce 1er mai pourrait bien être la meilleure journée pour l’Ukraine depuis très longtemps.

On a vu Donald Trump s’agacer et s’impatienter ce weekend après avoir rencontré Volodymyr Zelensky au Vatican

Mais il ne s’est pas agacé contre Volodymyr Zelensky. Cette fois, c’est Vladimir Poutine qu’il a ciblé

et ce qui fait qu’aujourd’hui, le 28 avril, le Kremlin a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de 3 jours à l’occasion des commémorations du 9 mai, la fin de la seconde guerre mondiale.

C’est inédit et je peux vous dire que je couvre la guerre russe en Ukraine depuis 2014 et que ça, je ne l’ai jamais vu

aussi je me dis qu’il est fort possible que Vladimir Poutine a un peu peur de Donald Trump, d’une réaction brusque ou de son retrait des négociations.

Les troupes de la république populaire démocratique de Corée ont démontré leur haut niveau de professionnalisme dans la région de Koursk, leur résilience et leur héroïsme, côte à côte avec les soldats russes

ce n’est pas moi qui le dit, c’est une citation de Valeriy Gerassimov, le chef de l’état major général de l’armée russe.

On le sait depuis l’automne 2024, que les Nord coréens sont déployés dans la région de Koursk pour assister les russes dans leur opération de reconquête

mais le Kremlin ne l’a pas confirmé jusqu’ici, et ses relais médiatiques ont nié avec insistance

Si les Ukrainiens avaient eu envie de capituler depuis 2022, voire depuis 2014, ils l’auraient fait depuis longtemps, et ils n’avaient pas besoin de Donald Trump pour ça.

Parce que le plan de paix qu’il a proposé la semaine dernière, ça revient à ça, à une capitulation.

Les Ukrainiens n’ont pas capitulé avant, il n’y a aucune raison qu’ils capitulent maintenant. et d’ailleurs tout porte à croire qu’ils ne le feront pas.

Comme beaucoup de régions du monde, le continent européen se retrouve à un nouveau moment charnière. Il est engagé dans sa protection économique tout autant que dans le renforcement de ses capacités de défense et l'élaboration de son "autonomie stratégique". D'un choc à l'autre, un constat s'impose: l'Europe, autrefois impliquée dans la marche du monde, se recentre de plus en plus sur ses propres affaires.

Qui de mieux pour en parler que PIERRE HAROCHE, maître de conférences à l'université catholique de Lille et auteur de l'excellent ouvrage "Dans la forge du monde. Comment le choc des puissances façonne l'Europe", paru aux Editions Fayard en mai 2024.

Est-on en train d’assister à un nouveau virage de l’administration Trump dans sa manière de négocier une paix en Ukraine?

En tous les cas, on constate de plus en plus que l’équipe de Donald Trump croit de moins en moins à la perspective d’un cessez-le-feu rapide

C’est comme si l’administration Trump déchantait sur tous les points, et cela après moins de 100 jours au pouvoir.

La Maison Blanche et le Kremlin espèrent trouver un successeur à M. Volodymyr Zelensky plus enclin aux compromis. Pas sûr cependant qu’un autre président soit mieux disposé à entendre leurs exigences. En Ukraine, l’union sacrée se fissure, mais l’organisation d’un scrutin demeure, dans un pays en guerre, un casse-tête pratique et démocratique.